Addictions comportementales
Les addictions comportementales se caractérisent par l’impossibilité de contrôler la pratique d’une activité.
Sont concernées :
- Les jeux de hasard et d’argent
- Les jeux vidéos
- Les achats compulsifs
- Les pratiques sexuelles
- L’activité physique
- Certaines conduites alimentaires
Les jeux de hasard et d’argent
Les jeux de hasard et d’argent sont : jeux de tirage, jeux de grattage, paris sportifs (en point de vente ou en ligne), paris hippiques, poker, jeux de table, machines à sous. La grande majorité des joueurs a une pratique « sociale » et « récréative », mais pour certains, le jeu sera excessif ou pathologique.
Jouer, sans pouvoir s’arrêter
Le joueur pathologique joue sans contrôle et n’arrête pas le jeu lorsque tout l’argent disponible est dépensé. Il recommencera à jouer, sans tenir compte des réalités financières et sociales.
Des risques importants
Les répercussions psychosociales peuvent être importantes pour le joueur dépendant : endettement, désinsertion, dépression, difficultés relationnelles….
Les jeux vidéos
Les caractéristiques de l’addiction au jeu vidéo :
- Un comportement de jeu persistant ou récurrent,
- Des difficultés à contrôler les épisodes de jeu (fréquence, intensité, durée, cessation…),
- La priorité accrue accordée au jeu (le jeu l’emporte sur les autres centres d’intérêts personnels et activités quotidiennes),
- La poursuite ou l’intensification du jeu malgré les conséquences négatives que cela peut engendrer,
- Délaissement important de tous les domaines composant la vie (personnel, familial, social, éducatif, professionnel…),
- Le comportement de jeu peut être continu ou épisodique et récurrent.
La cyberdépendance
La cyberdépendance s’installe dès que l’individu veut mais ne peut pas diminuer sa pratique. Elle englobe :
- Les outils informatiques, smartphones (jeu, jeux d’argent en ligne ..)
- Les activités sexuelles en ligne
- Les achats compulsifs sur Internet
- Les formes de communications en temps réel ou en différé
- Les réseaux sociaux (Tiktok, YouTube, Snapchat, WhatsApp, Instagram, Facebook) : scrolling (le fait de passer une quantité excessive de temps d’écran consacrée à l’absorption de contenu), messagerie, partage de contenu,…
Cela se manifeste par une perte de contrôle, avec des répercussions négatives sur les relations sociales, les loisirs et les performances scolaires et professionnelles (isolement, désintérêt général, désinvestissement relationnel, difficultés de verbalisation et d’introspection, déni…).
La santé physique peut aussi être touchée avec des troubles du sommeil, des défauts de posture, une alimentation déstructurée, des maux de tête, des problèmes de vue (asséchement des glandes lacrymales, trouble de la vision).
Achats compulsifs
L’achat compulsif se caractérise par un comportement récurrent durant lequel la personne ressent une envie irrépressible qui la pousse à acheter des objets dont la nécessité ne se justifie pas. Elle ne peut lutter sans en ressentir une tension et cette frénésie d’achat obnubile toutes ses pensées, la personne ne vit que pour cela, elle envahit sa vie.
Ce comportement peut entraîner des conséquences néfastes sur la vie familiale, sociale et engendrer de graves conséquences financières. Il est fréquemment corrélé avec la dépression, les troubles de l’humeur, l’anxiété, d’autres addictions ou d’autres troubles de conduites.
Détecter les signes :
- Achat d’un produit sans en avoir ni besoin, ni envie
- Achat de façon impulsive, irrépressible, irréfléchie, généralement sous le coup de l’émotion
- Tension et/ou excitation avant d’acheter
- Préoccupation par le futur acte d’acheter, cela peut devenir une obsession
- Plaisir, gratification, soulagement au moment d’acheter
- Regret de l’achat et perte de l’intérêt pour l’objet acheté
- Sentiment de culpabilité d’avoir cédé à la pulsion d’acheter
- Tentative de lutter pour ne pas acheter
Les thérapies interpersonnelles et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) se révèlent généralement efficaces pour traiter ce type de trouble.
Les pratiques sexuelles
L’addiction sexuelle se caractérise par une fréquence excessive, non contrôlée et croissante d’un comportement sexuel qui persiste en dépit des conséquences négatives possibles et de la souffrance personnelle du sujet.
Différentes formes cliniques
- La masturbation compulsive
- Les relations sexuelles avec de nombreux adultes consentants (en situation réelle ou virtuelle)
- Les activités sexuelles en ligne excessives (cyber sexe, pornographie…)
- La séduction compulsive
- Fréquentation compulsive des salons de massages, club ,sauna, backrooms…
Des risques à ne pas négliger
- Episodes dépressifs
- Difficultés relationnelles, conjugales, appauvrissement des relations sociales
- Dysfonctions sexuelles
- Addiction associée (alcool, drogue…)
- Infections sexuellement transmissibles
L’activité physique
L’addiction à l’activité physique appelée aussi bigorexie se caractérise par un besoin irrépressible de pratiquer intensivement une activité sportive malgré le risque de blessure ou d’épuisement et parfois même au dépend de sa vie professionnelle et familiale.
Conduites alimentaires
La notion de la complexité des situations liées à un trouble alimentaire nécessite une évaluation préalable à un suivi au Cap et peut conduire à une réorientation.
Les troubles du comportement alimentaire sont des problèmes sérieux liés à la façon de manger. On parle de comportement « anormal » car il est différent des habitudes alimentaires normales, et surtout parce qu’il peut nuire à la santé physique et mentale. Ces troubles touchent beaucoup plus les femmes que les hommes, et commencent souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Anorexie
L’anorexie est un trouble du comportement alimentaire d’origine multifactorielle qui se caractérise par :
- Un refus de maintenir un poids minimum normal, une peur intense de prendre du poids et une altération de la perception de la forme et de la taille du corps. Les femmes post pubères présentent aussi une disparition des règles.
- La gravité potentielle de son pronostic : complications somatiques et psychiatriques nombreuses.
La prise en charge est pluridisciplinaire, associant une évaluation somatique, nutritionnelle et psychique. Elle inclut aussi la dynamique familiale et sociale.
Boulimie
La boulimie se caractérise par des « crises » associées à l’absorption d’une grande quantité de nourriture dans un temps restreint avec un sentiment de perte de contrôle (au moins 2 x/semaine pendant 3 mois).
S’en suit des comportements compensatoires comme des vomissements provoqués, l’emploi abusif de laxatifs, diurétiques ou autres médicaments, le jeûne et l’exercice physique excessif. Les personnes souffrant de boulimie ont généralement un IMC normal en raison des comportements compensatoires. Leur estime de soi est influencée par le poids et la silhouette.
Un repérage précoce permet une meilleure prise en charge ambulatoire pluridisciplinaire. Les soins sont abordés sous un aspect pluridisciplinaire : il faut prendre en compte à la fois la dimension somatique, la dimension nutritionnelle et la dimension psychologique.
Hyperphagie
L’hyperphagie boulimique est caractérisée par des épisodes où la personne mangera une très grande quantité d’aliments d’une manière incontrôlée et compulsive. Les personnes qui souffrent d’hyperphagie boulimique n’utilisent pas de méthodes compensatoires afin de se débarrasser de l’excès d’aliments consommés (comme des vomissements par exemple). Ainsi, fréquemment ces personnes présentent une fluctuation importante de leur poids. La personne qui souffre d’hyperphagie boulimique aura aussi tendance à :
- Manger beaucoup plus rapidement que la normale,
- Manger jusqu’à éprouver une sensation pénible de distension abdominale,
- Manger de grandes quantités de nourriture en l’absence d’une sensation physique de faim,
- Manger seul parce qu’elle est gênée de la quantité de nourriture qu’elle absorbe,
- Se sentir dégoûté de soi-même, déprimé ou très coupable après avoir trop mangé.
Ce trouble alimentaire engendre des répercussions majeures sur l’état de santé physique, sur l’équilibre psychologique et sur les relations interpersonnelles. Comme tous les troubles des conduites alimentaires, une prise en charge multi focales (médicale, psychologique et notionnelle) est préconisée.
Vous avez besoin d’en parler ?
Toute l’équipe du Cap se tient à votre disposition pour parler ensemble des problèmes liés à l’addiction. N’hésitez pas, vous n’êtes pas seul(e).